En ce moment

La justice Comorienne veut museler les Réseaux Sociaux : Un dérapage ou une nécessité ?

Le jeudi 27 juin, la procureure générale près la cour d’appel de Fomboni, Zamzam Ismael Youssouf, et le procureur de la république, Djanfar Mouhoudhoir, ont pris la parole au palais de justice de Fomboni pour dénoncer la diffusion d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, Rehema Nourdine, dont la maison a été détruite suite à un conflit foncier, s’en prend violemment à la justice et aux juges du tribunal de Fomboni.

Le conflit trouve son origine dans une querelle familiale opposant Rehema à son demi-frère Dhoulkamal Anouar. Selon la procureure générale, Rehema a perdu en première instance et en appel. Sa propre mère, résidant en France, est venue témoigner contre elle, affirmant que le terrain en question appartenait au père de Dhoulkamal, qui l’avait donné à son fils. Rehema conteste cette version, affirmant que le terrain a été acheté avec sa dot il y a plus de 30 ans, et exige la restitution de sa dot si elle doit quitter les lieux.

Malgré les tentatives de médiation évoquées par la procureure générale, Rehema a refusé tout compromis. L’arrêt de la cour d’appel a donc été exécuté, entraînant la destruction de sa maison. En représailles, les fils de Rehema auraient détruit la maison de Dhoulkamal.

Face à cette situation, le procureur de la république Djanfar Mouhoudhoir a annoncé l’ouverture d’une enquête visant à identifier et poursuivre les auteurs de la diffusion de cette vidéo, jugée dénigrante à l’égard de la justice. Le parquet général promet de mener une guerre contre les réseaux sociaux diffusant des contenus injurieux et dégradants envers les autorités judiciaires et politiques.

Cette décision de la justice comorienne de s’attaquer aux réseaux sociaux soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression et le rôle des médias sociaux dans la société moderne. Les autorités judiciaires semblent déterminées à protéger leur intégrité et leur réputation contre ce qu’elles considèrent comme des attaques injustes. Cependant, cette démarche peut être perçue comme une tentative de museler la critique et de restreindre la liberté d’expression, un droit fondamental dans toute société démocratique.

Il est indéniable que les réseaux sociaux peuvent parfois servir de vecteur à des informations diffamatoires ou incorrectes. Néanmoins, ils jouent également un rôle essentiel dans la diffusion d’informations et la mobilisation citoyenne. La volonté des autorités comoriennes de réprimer les contenus jugés injurieux pourrait ainsi créer un dangereux précédent, limitant l’espace d’expression des citoyens et la transparence des institutions.


IBM

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!