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Une investiture somptueuse face à des salaires impayés : Les contractuels de l’Hôpital El-Maarouf en Grève

Mardi, des agents contractuels du Centre Hospitalier National (CHN) El-Maarouf se sont réunis dans la cour de l’hôpital pour une manifestation de grève, attirant l’attention sur les six mois d’impayés d’indemnités de garde. Cette action, lancée malgré un préavis contesté par la direction de l’hôpital, met en lumière les difficultés financières aiguës que rencontrent ces contractuels, confrontés à des répercussions dévastatrices sur leur vie quotidienne.

Les contractuels, comprenant des hommes et femmes de services variés, revendiquent non seulement leurs salaires impayés, mais aussi les indemnités et primes de garde accumulées depuis six mois. Leur présence, vêtus de blouses blanches, rouges et vertes, a visiblement exposé leur précarité. Selon leurs déclarations, ils ont maintes fois rencontré la direction de l’hôpital, sans obtenir de garanties écrites sur le paiement de leurs dus.

« Nous avons rencontré à plusieurs reprises la direction de l’hôpital pour le paiement de nos six mois d’indemnités de garde et pour l’amélioration des conditions de travail, en vain. Nous ne sommes pas satisfaits de l’engagement verbal de la direction, et ils ont refusé de formaliser cet engagement par écrit », ont dénoncé les agents contractuels.

La direction de l’hôpital, tout en reconnaissant les retards de paiement, a exprimé sa volonté de négocier. « Certes, le paiement de salaires des contractuels n’est pas régulier, mais la direction générale s’engage à y mettre fin avant le 1er juillet 2024. Les contractuels ont déjà reçu leur salaire de mai dernier, montrant ainsi un retard d’un mois seulement », a affirmé Nasserdine Ahamada, gestionnaire de ressources humaines à El-Maarouf.

Il a ajouté que les portes de négociation sont ouvertes et que les contractuels souhaitent rencontrer le directeur de l’hôpital pour discuter des indemnités et primes de garde, un problème récurrent depuis 2016.

Toutefois, la direction de l’hôpital a dénoncé un vice de procédure, arguant que le préavis de grève lancé le 28 mai ne respectait pas le cadre légal. Selon l’article 247 du code du travail, les travailleurs ne peuvent cesser collectivement le travail qu’après un délai de huit jours suivant la notification à l’employeur. La direction a ainsi assimilé l’absence de travail à un abandon de poste, une position contestée par les grévistes.

Cette crise à l’hôpital El-Maarouf reflète une problématique plus large au sein du système de santé comorien, marqué par des retards de paiement et des conditions de travail précaires. Ce contexte prend une dimension encore plus critique lorsque l’on considère les récentes dépenses somptuaires du gouvernement pour l’investiture du président Azali Assoumani. Des milliards ont été dépensés pour une cérémonie fastueuse, tandis que les besoins élémentaires des agents de santé, indispensables au bon fonctionnement du système hospitalier, sont ignorés.


Soibah Saïd 

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